Une politique scientifique ambitieuse qui ne soit pas la loi de la jungle
Notre établissement souffre d’une absence de politique scientifique.
Remettre en lien recherche et formation à tous les niveaux de l’université :
La politique de création d’instituts distend les liens entre la formation et la recherche, historiquement assurés par les UFR (Unité de Formation et de Recherche) et, ce faisant, met en danger toute articulation cohérente entre les deux. Il faudra dès lors mener une réflexion pour trouver les moyens d’associer étroitement ces deux missions interdépendantes. L’évaluation du fonctionnement des instituts de recherche doit en particulier être au cœur des priorités à deux ans du prochain contrat d’établissement.
Notre établissement doit s’affranchir de cette logique de rassemblements de circonstance et d’excellence auto-proclamée néfaste à notre activité de recherche. Il doit mettre l’accent sur des projets scientifiques cohérents et ambitieux, soutenus par les Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (CNRS, INSERM) et savoir les inscrire dans un cadre international, notamment européen.
Si notre objectif est celui d’une recherche de qualité, les moyens que nous proposons pour y parvenir rompent avec les politiques actuelles de prétendue “excellence”. L’idéologie de l’excellence et de la compétition exclut, en concentrant les moyens, parfois jusqu’à l’absurde, sur un petit nombre d’“excellents” (parfois auto-proclamés) et en poussant à la stigmatisation des moins “performants”. Elle génère individualisme, compétition stérile, soumission aux contraintes du moment, conformisme intellectuel de crainte de prendre des risques. Pour ces raisons, elle est nuisible à la recherche. Une recherche de qualité ne peut naître seulement d’individus excellents, dopés par des primes à la performance. Elle est aussi le fruit d’un écosystème qui favorise l’éclosion des idées, leur maturation, leur développement. Pour cela, l’université doit être le lieu de la pensée libre, de la convivialité humaine et scientifique et de la solidarité.
Une véritable politique d’établissement en matière de recherche n’est pas le résultat du seul empilement de réponses individuelles à des appels d’offre.
Le Conseil Scientifique (CS) doit cesser d’être une simple chambre d’enregistrement ou un lieu d’information des directeurs de laboratoires, d’instituts ou de composante. Si nos élus ont pu réellement débattre et faire entendre leurs voix au sein du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU), il en a été tout autrement au CS. Nous demanderons que le CS joue un réel rôle politique. Ce CS, en concertation avec les laboratoires, doit élaborer une politique à long terme de la recherche de l’établissement qui visera au meilleur niveau scientifique pour l’ensemble des disciplines en privilégiant une approche globale, pluri-annuelle et intégrant l’ensemble des facteurs d’amélioration : subventions, investissement dans des équipements communs et dans la mise en état des locaux, gestion des personnels et des carrières,.... Nous serons attentifs à encourager les projets émergents et interdisciplinaires. Dans ce cadre, il est important de poser la question des missions des instituts de recherche et d’interroger leur action en matière de développement de la pluri-disciplinarité.
Laboratoires
Nous demanderons que le Conseil Scientifique (CS) se voie confier la mission de contre-expertiser les équipes notées B ou C et nous pousserons aux changements nécessaires dans les laboratoires concernés. Dans les Unités Mixtes de Recherche, la tutelle universitaire n’exerce pas suffisamment ou trop tardivement son rôle dans l’expertise comme dans le dialogue nécessaire entre AERES, instances des EPST et laboratoire.
La tutelle universitaire doit se donner les moyens de s’assurer du respect de règlements intérieurs au sein des laboratoires garantissant une vie démocratique (mise en place de Conseil de laboratoire et/ou de service et consultation de ces instances). C’est une mission qui pourrait être dévolue à des représentants du CS.
Nous réclamons le respect du droit à l’activité de recherche, inscrit en 2009 dans la loi régissant les enseignants-chercheurs. De façon plus large, tout personnel (Enseignants-Chercheurs, Enseignants, Biatoss) investi d’une mission de recherche doit bénéficier des moyens minimaux de cette mission, quels que soient sa thématique de recherche et son degré d’excellence présumée. Ce droit est bafoué à l’occasion des restructurations de laboratoire imposées suite aux évaluations du comité AERES et des évaluateurs d’EPST (CNRS, INRA...). Les personnels devraient pouvoir saisir le CS pour faire valoir leurs droits.
Valorisation SAIC-SATT
Nous demanderons un réel bilan sur la valorisation avec une transparence sur les projets et les financements. La création de la Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT), dont le statut imposé par l’appel d’offres est celui de société par actions simplifiée (SAS), doit être surveillée de près. Au-delà des subventions obtenues pour son démarrage, le coût de la valorisation des brevets et la rémunération de leurs dirigeants au tarif du marché pourront rapidement induire un déficit. Afin de combler le déficit, la tentation sera grande de prélever sur les contrats de recherche. Nos élus au CA de Lille 1 s’étaient opposés à sa création : transférer des activités de valorisation de nos services communs à une SAS est très loin d’assurer la transparence de leur gestion.
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