Snesup Lille 1

Réunion des CA des trois universités Lilloises du 23 novembre 2016 : IDEX

jeudi 24 novembre 2016 par Christophe Vuylsteker

NDLR : Récit de la réunion des 3 comités techniques de la matinée qui a aboutit à un avis défavorable par 12 voix contre et 10 pour : lire ici.

Les « rares et lacunaires » documents préparatoires :

- la lettre type d’engagement ANR,

- un diaporama ultrasynthétique disponible en ligne pour les élu.e.s CA de Lille 1, sans être la version projetée en séance qui n’a été distribuée qu’en version papier.

JC. Camart (Président Lille 1) présente son mea culpa de l’absence de PV de la réunion précédente du CA conjoint (NDLR : il devance par là une critique déjà essuyée la matin sur l’absence d’adoption des PV des réunions des trois Comités Techniques). Il est en cours de rédaction. La prochaine réunion est fixée au 20 janvier.

F. Blaise (Présidente Lille 3) : La commande entre les premiers PIA et les derniers a évolué. On nous avait dit que l’ambition n’était pas encore assez grande. Maintenant, il nous est demandé de penser à l’université qui intégre notamment les Ecoles. L’Université de Lille n’est plus un projet en soi. Elle est quasiment faite, créée en Janvier 2018. La fusion des universités lilloises est nécessaire. Pour l’IDEX, les membres fondateurs : Université de Lille, CNRS, INRIA, INSERM, Centrale Lille, ENSAIT, ENSCL, ENSAM, Ecole d’Architecture de Lille, ESJ, Mines-Télécom, Sciences Po Lille, CHR U de Lille, Oscart Lambret, Institut Pasteur.
Partenaires extérieures : FUPL-La Catho, SKEMA, Université d’Artois, ULCO, UVHC, IFSTAR, ONERA, Université Catholique de Leuven.
On vise une université dans les 50 premières dans le classement international. Décloisonnement : recherche et formation, monde académique et monde économique, repousser les frontières. Il s’agit vraiment d’entraîner un territoire.
Les deux principes : Sustain (consolider) and Expand (diffuser) dans l’intérêt des personnels et des étudiants.
Une autre observation du jury précédent : un projet trop dispersé dans son émergence (10 axes). On a combiné l’exigence du PIA qui est de travailler sur le périmètre des « EX » (les objets du PIA : Labex, Equipex), le CIRIC (Cancer), les ERC. On s’est dit que l’émergence va être créée à partir de trois « hubs ».
Désolé, le diaporama est en anglais car le dossier à déposer est en anglais. La traduction française n’est demandée que pour le 5 janvier.
Hub La médecine de précision
Hub Science pour une planète en évolution.
Hub Les technologies respectueuses de l’Humain dans le monde numérique.
Des questions très larges mais qui ont des valeurs fortes dans la région. Quand on va au ministère, on nous dit que l’on a un terreau formidable : les obèses, l’alcoolisme, la pollution...
« La médecine de précision » : avancer sur ce qui est complexe. Les maladies chroniques sont complexes. Traiter la complexicité. Les SHS ont un rôle à jouer. On est sensible à l’environnement et à l’environnement social. Ils ont de plus en plus de données à traiter.
Les I-sites sont à spécialité. Les hubs sont travaillés sur les interconnexions. La demande d’un IDEX est justifiée.
« Science pour une planète en évolution » : Travail sur le changement qui perturbe la planète. Bio-économie. Histoire des Sciences : au début du XXième siècle, il y avait des expérimentations de matériaux alternatifs.
« Les technologies respectueuses de l’Humain dans le monde numérique » : Quel est l’impact des nouvelles technologies sur la cognition et inversement ? Sciences cognitives, éthique. Comment gérer les flux d’informations ? Comment inventer de nouveaux « process » pour améliorer notre manière d’enseigner et d’être « enseigné » ?

Des outils de financements : des appels à projet « intrahub », des appels à projets « inter hub » et des appels à projet « hub vers hors périmètre hub ».

La formation : intimement liée à la recherche. Dans les hubs, on va créer des « Graduate Schools ». Le PIA 3 contiendra des appels à projets « Ecoles universitaires de recherche ». Graduate School = cursus du Master au Doctorat. Pour attirer des étudiants venant d’ailleurs mais on aimerait aussi attirer des étudiants de la région via la préparation de certificats.
Un centre d’innovation pédagogique et numérique : on ne part pas de rien, nous avons des modules d’innovation pédagogique. Nous allons travailler avec l’université catholique de Louvain plus en avance sur nous.
Développement des « Learning Analytics » : un retour du mode d’apprentissage vers les enseignants et les étudiants. Sciences cognitives.

Rapport entre ESR et monde socio-économique : avec les entreprises mais aussi les collectivités, créer un « front office », un guichet unique. Des « creative labs ». On voudrait que sur des questions précises, l’entreprise, les chercheurs et les étudiants puissent travailler ensemble. Faire le lien entre ces deux mondes, lutter contre les a priori.

L’international : mieux définir nos collaborations, les prioriser, dans les hubs, comment faire pour qu’il y ait une collaboration recherche et formation, et travailler ensemble sur Licence jusqu’au Doctorat. Créer un réseau de campus européens. Le Brexit est une occasion. Les anglais sont demandeurs maintenant de collaborations. L’IDEX doit être le levier pour créer cette université cible.

L’IDEX sera gérée par une fondation de coopération scientifique.

Débat :

C. Dhaenens (CAPU, élue collège A, Lille 1) : Sur l’innovation pédagogique, les relations déjà existantes avec les universités belges, c’est bien de les associer.
Rép F Blaise : Nous nous sommes dit depuis très longtemps qu’il fallait travailler avec Gand et Louvain. Il se trouve que notre VP Recherche a fait ses études à Leuven. Une fois contactés, ils ont été très volontaires. Le jour même, ils se disaient prêts à participer. Deux jours après, ils avaient fait une lettre d’engagement très précise. Ils sont intéressés par le retour cognitif.

M. Laforge (élu Biatss, Lille 2) : Il existe déjà une fondation UDL, n’y-a-t-il pas incompatibilité ? Si la fondation est créée en 2017 alors que l’ UDL n’est créée qu’en 2018, comment cela va se passer ?
Rép F Blaise : on a reçu des signaux politiques forts demandant que la fondation gérant l’IDEX symbolise ce que vise l’université : l’intégration des Ecoles. La fondation UDL pourra intégrer cette fondation. Ce n’est pas incompatible. Quant à la seconde question, Lille 3 porte le dossier mais transfèrera la fondation à l’université de Lille dès la création de celle-ci.

L. Favier (élue collège A, FSU Lille 3) : Les graduate school sont-elles incontournables ? Comment cela va s’articuler avec les masters non intégrés. Ne verrons-nous pas disparaître des masters ?
Rép F. Blaise : les masters ne vont pas disparaître, et les étudiants dans les graduate school ne seront pas des étudiants en super-master. Ce n’est pas incontournable. Il va y avoir un appel à projet pour se lancer dans cette expérience là aussi. Ce que j’ai dit ce matin (NDLR : en réunion des trois comités techniques) à quelqu’un qui avait déploré la logique de la mise en concurrence : quant aux bonnes pratiques pédagogiques, elles devraient être diffusées entre universités même si elles sont issues d’appels à projet. On a deux points faibles : les ERC et le nombre de docteurs. On est trop timides sur les ERC. Beaucoup d’étudiants s’arrêtent avant le doctorat. Le doctorat n’est pas reconnu dans les conventions collectives.

C. Vuylsteker (élu collège B, Alternative CGT et FSU, Lille 1) : Pour faire suite à la préoccupation sur le nombre insuffisant de doctorants, il rappeler les revendications du collectif de doctorants et précaires de l’ESR, revendications qui ont été adressées aux élus de nos CA, en tout cas sur Lille 1. Rémunération, précarité en sortie de thèse, exploitation en termes de charges d’enseignement, etc. Il serait bon d’y répondre indépendamment de l’IDEX.
Rép JC. Camart (Président Lille 1) : on y répondra. La mensualisation des heures d’enseignement, la signature des contrats doctorants plus rapide, c’est possible.

C. Prete (personnalité extérieure chef d’entreprise CA Lille 3) : se réjouit de l’implication des entreprises dans le projet. Les étudiants ont envie de connaître le monde de l’entreprise avant de se mettre à l’eau. Comment mobiliser les entreprises, qu’est ce que les entreprises pourraient en tirer en termes de bénéfices ?
Rép F. Blaise : ce que l’on s’est dit, c’est être plus concret dans les propositions faites aux entreprises. On attendait d’eux d’être mécène. Maintenant, on communique sur un mécènat ciblant des actions concrètes. On a recueilli des promesses à hauteur de 65 M euros. On a des lettres de soutien. Sur Lille 3, on organise une journée « créativité » réunissant des chercheurs, des étudiants, des lycéens et entreprises.
C. Prete : sur Lille 2, on propose un « challenge ». Sur 48h, les étudiants travaillent non stop, dorment sur place. Ils sont « challengés » par le cadre d’entreprise.

C Vuylsteker (élu Alternative CGT et FSU, Lille 1) : L’année dernière le dossier diffusé aux représentants des personnels (Comités Techniques) et aux élus des conseils d’administration précisait le nombre d’emplois fléchés sur le périmètre de l’idex. Nous avions compris grace à l’excellente présentation du Président X Vandendriessche que l’IDEX n’apporteraient que des moyens financiers (notamment pour recruter des agents contractuels) mais pas d’emplois de fonctionnaires et que les établissements s’engagaient notamment à flécher leurs emplois vacants de titulaires sur l’IDEX. Dans nos souvenirs, c’était de l’ordre de 200 emplois sur 4 ans. En l’absence de document fourni ce jour, nous ne trouvons pas réponse à cette question : « Cette année, dans le dossier de candidature IDEX, combien d’emplois s’engagent les établissements à flécher sur le périmètre de l’IDEX pendant la période probatoire de l’IDEX ? ».

Rép F. Blaise (Présidente Lille 3) : On mise sur environ 50% des emplois sur 5 ans, sous réserve car cela peut évoluer.

C. Suquet (élu collège A, Alternative CGT et FSU, Lille 1) : La recherche fondamentale a permis des découvertes appliquées. Sachant que l’on gèle dans notre établissement déjà un poste sur deux, si l’on flèche 50% des publications d’emplois de titulaire sur l’IDEX, que restera-t-il pour les autres ? Il relate qu’un bon étudiant de master est venu le voir car il était intéressé par une poursuite en doctorat. Ai dû lui dire à regret qu’il devrait plutôt demander un sujet à la mode pour espérer un financement de thèse.

F. Blaise (Présidente Lille 3) : Il est évident que nous devons nous battre pour que les laboratoires aient des crédits récurrents. Les appels à projets ont du bon mais ne suffisent pas. La recherche, c’est aussi du temps.

JC. Camart (Président Lille 1) : Toute la recherche d’excellence n’est pas dans le péridex.

C. Prete (chef d’entreprise CA Lille 3) : Se donner d’abord les moyens de financer la recherche. Ne pas rester dans sa tour d’ivoire.

L. Favier (élue SNESup-FSU Lille 3) : l’articulation UDL et IDEX. La politique IDEX pose des problèmes dont une demande de financement sur la base d’objets déjà financés et bien financés. Non seulement c’est une inégalité de traitement mais cela conduit à un assèchement de la recherche hors périmètre. On veillera à ce que la politique scientifique de l’Université de Lille corrige cela.
Rép F. Blaise : un jury à 4 ans (NDLR : examen après période probatoire) qui verrait que c’est toujours les mêmes qui avancent ne le verrait pas d’un bon œil. Les Labex ont dû montrer en quoi ils se développaient et diffusaient hors de leur périmètre initial. Cela nous permet aussi de progresser. Les appels à projet nous sont utiles pour cela.

JC. Camart : partage votre souhait de vigilance. Les crédits levés pour l’IDEX permettront de distribuer des crédits récurrents sur le reste.

X. Vandendriessche (Président Lille 2) : Les IDEX sont une forme de systématisation des LABEX et EQUIPEX. Mais aucun de nous trois (NDLR : président.e.s) avons mis tous nos œufs dans le même panier. On est dans une logique d’entraînement. Nous devons dire aux porteurs scientifiques qu’ils ont une responsabilité en la matière.

C. Suquet (Alternative CGT et FSU, Lille 1) : ai bien compris que l’on peut se mettre d’accord de manière formelle sur la nécéssité de défendre la biodiversité des thèmes de recherche. Le financement IDEX n’apporte pas de création de postes de titulaires. M’étonne que personne n’a relevé la vacuité des documents préparatoires. L’année dernière, l’engagement était de flécher 200 emplois sur le perimètre d’excellence. Que contient-t-il en termes d’engagements le document officiel que nous ne connaissons pas ?

Rép F Blaise : 50% des emplois fléchés, personne à ce niveau de compétition ne diffuse de documents. Le dossier a évolué depuis février. Ne serais pas en mesure de présenter un dossier complet ce jour.

X. Vandendriessche (Président Lille 2) : les emplois fléchés dans le dossier précédent n’était pas affectés au seul périmètre d’excellence mais sur l’émergence.

Un mandant CA de Lille 3, ayant procuration transmet l’explication de vote d’E Mielke (CGT Lille 3) qui se félicite du progrès du dossier IDEX, des relations avec les entreprises, votera pour et appuyera le dossier.

P. Enclos (élu collège B, FSU Lille 2) : n’ai encore rien dit, la raison en est simple, mentionnée tout à l’heure par C Suquet, on n’a pas de document. Ne vois pas ce que je viens faire ici. Suis dans la situation désagréable de celui qui ne sait pas et doit poser des questions à ceux qui savent ! Entends des questions générales déconnectées de la réalité. Ai le sentiment d’avoir perdu mon temps, n’ai rien sous les yeux. Pour que la convocation d’un CA soit utile, il faut encore que les élu-e-s soient informées. Suis fidèle à la position nationale de mon syndicat national, à savoir opposé aux « EX ».

S. Ben Messahel (élue collège B, FSU Lille 3) : Les élu-e-s FSU-Lille 3 ont pris connaissance des documents soumis au vote. La candidature à l’Idex a fait l’objet d’un débat en réunion de section syndicale de l’établissement Lille 3, et comme cela a été le cas lors de la précédente campagne, la section a décidé de ne pas faire opposition. En effet, nous sommes obligées de tenir compte des réalités politiques que nous n’avons pas choisies : ne pas candidater à l’IDEX pourrait marginaliser gravement l’ESR dans notre région qui a déjà de très sérieuses difficultés économiques. Cependant, il nous semble essentiel de rappeler notre opposition à l’idéologie des Idex pour deux raisons essentielles :
- Une mise en œuvre de la concurrence des territoires qui n’a pas de sens.
- La volonté d’affaiblir le service public de l’ESR. A la fois, en y incluant des acteurs qui n’en relèvent pas : Skema et FUPL, que l’ont met au même plan que l’université de l’Artois ou l’ifremer, et en créant un régime de l’ESR à deux vitesses : l’un qui regrouperait les « excellents » et l’autre les « non-excellents ».

C. Vuylsteker (FSU Lille 1) : pour répondre à la question de P. Enclos : à quoi sert la réunion de ce jour, c’est simple, une délibération est nécessaire pour le dossier, rien de plus ; ce n’est pas co-construire. Sur l’explication de vote FSU Lille 1, renvoi à la déclaration liminaire à la réunion des trois comités techniques de ce matin, document à l’entrée. L’intervention précédente est un plagiat sur les critiques contre les IDEX mais nous en tirons une autre conclusion plus cohérente. Politique menée depuis V Pécresse de réduire à une dizaine, le nombre d’universités à rang international. La logique de destruction du service public de l’ESR. Un ESR à deux vitesses sans souci de l’accès sur le territoire à l’ESR. Que pense le représentant du recteur, ici présent du devenir des autres universités de l’académie ? Avec les IDEX, il s’agit maintenant d’imposer au sein même de nos établissements, une inégalité de financements. Nous serons cohérent, si on est opposé au principe même des IDEX, on vote contre.

N. Lebas (personnalité extérieure Conseil Régional) : Expression des collectivités : être attentif à la manière dont les différentes sensibilités politiques au sein des collectivités vont s’exprimer. MEL : a adopté il y a quelques jours le schéma métropolitain et s’engage à hauteur de 60 M euros sur l’IDEX. Pense que les élus FN ne voteront pas pour. Pense que l’IDEX est nécessaire pour entraîner l’ensemble.

Délibération séparée des CA.

CA de Lille 1 :

Dernières explications de vote :

C. Vuylsteker (FSU Lille 1) : Dernières explications pour les consignes de vote qui nous ont été données avec les procuration de la CGT, de l’UNEF et de la Communauté de l’Asso : vote contre.

MD. Benchiboun (ASUR) : nous sommes favorable sur le fond mais voteront contre car aucun élément de la contribution auquel s’engage l’établissement n’a été porté à la connaissance des élu.e.s.

JC. Camart (Président) s’adressant aux élu.e.s ASUR en appelle à leur sens des responsabilités

Vote sur l’engagement de l’établissement de Lille 1 à l’IDEX :
8 voix contre (3 voix Alternative CGT et FSU, 1 voix Communauté de l’Asso, 1 voix UNEF et 3 voix Asur), 1 abstention et 20 voix pour.

Résultats des CA Lille 2 et CA Lille 3

CA Lille 2 : 19 voix pour, 5 contre et 1 abstention.
CA Lille 3 : 26 voix pour, 4 voix contre.


titre documents joints

diaporama_elus_CA Lille 1

24 novembre 2016
info document : PDF
484.5 ko

lettre d’engagement IDEX

24 novembre 2016
info document : PDF
45.2 ko

déclaration FSU Lille 1 au 3CT du 23 novembre 2016

24 novembre 2016
info document : PDF
84.7 ko

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