Indécence des universitaires se plaignant du budget 2011, ou de leur ministre le vantant ?

Invitée de Preuves par 3 sur Public Sénat le 26 janvier 2011, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a jugé "indécent" que les universités passées à l’autonomie se plaignent des moyens qui leur ont été accordés pour 2011, compte tenu des hausses des années précédentes et de la crise.

"Il est indécent de la part des universités de se plaindre (…), il est indécent d’entendre une pareille critique dans un moment qui est grave", a déclaré Valérie Pécresse. En savoir plus : consulter les articles du collectif Papera et de Sauvons l’Université.

Mais notre chère ministre n’est pas rancunière, et expose dans le Monde tous les bienfaits de son budget 2011
Le dernier paragraphe de l’article est une vraie preuve d’amour à l’Université :
"Grâce à la mobilisation de nos scientifiques, qui sont déterminés à saisir cette occasion historique, la science française retrouve sa fierté et son rang. Plutôt que s’engager dans de vaines polémiques, mieux vaudrait que l’ensemble de la nation dise enfin toute sa reconnaissance aux hommes et aux femmes qui, dans nos laboratoires et nos amphithéâtres, œuvrent chaque jour pour faire briller la France et nous offrir un avenir meilleur."

Moins de preuves d’amour, il est vrai, dans cette analyse sur le site de Sauvons L’Université, sur la politique budgétaire dans l’enseignement supérieur et la recherche, une fois les merveilleux chiffres ministériels examinés de près...

Le discours sur l’habillage d’un budget qui serait en hausse, les effets budgétaires de la LRU, le grand emprunt et son cortège d’illusions et enfin les coûts cachés liés à la bureaucratisation et à l’externalisation sont décortiqués pour nous convaincre de ce qu’est l’indécence ?